dimanche 28 février 2010

COLDEST WINTER

Nanananère - La Superbe dédicacée, la consécration.

Tant d’espérance, ne pouvez qu’engendrer une déception.
Eh bien non. On dira que je ne suis pas objective, mais qui pourrait l’être face à autant d’amour en barre? Donc je ressitue -je sens bien que vous êtes un peu perdu- donc, mardi 9 février 2010, à 20h j’assistais au concert de… Benjamin Biolay.
Tout avait pourtant plutôt mal commencé pour moi en ce jour tant attendu. Nuit blanche la veille (ou le bonheur d'être insomniaque) suivie d’une journée de stage éreintante. Finalement je me débrouille pour sortir à 19h, pour avoir juste le temps de me rendre au Nouveau Casino mourir d’amour -noter ma tendance à être grandiloquente quand j’aime quelque chose-. Je m’y rends donc, me triturant le bout des doigts tant l’excitation commence à monter. J’arrive devant la salle, un peu étonnée du peu de monde et surtout de la tête des personnes qui entrent.
Trépignant d'impatience, j’appelle l’ami qui m’accompagne pour l’occasion -qui est en retard- et j’en profite pour me griller une dernière cigarette. Tout en fumant je regarde un peu autour de moi et une affiche attire mon regard: celle de la programmation du 9 février, ne mentionnant pas Biolay. Ni une ni deux, texto au dit ami qui me rit littéralement au nez pour m’apprendre qu’en effet je me suis lamentablement plantée. Le concert est, non pas au Nouveau Casino, mais au Casino de Paris. Qui est, au passage, à deux rues de mon taff… Je suis RA-VIE !

Le Casino de Paris, oui c'était plus logique finalement.

Bon ben, trajet dans l’autre sens, où je ne me triture plus les doigts mais les mange d’énervement. Sympa, mon pote me prévient, que le concert ne commence qu’à 21h et quelques, et qu’il a acheté des Schtroumpfs pour me redonner le sourire. Ca ne loupe pas, son geste me fait déjà esquisser un rictus. Sitôt devant la salle, on file se frayer un chemin parmi la foule venue acclamée Biolay pour son dernier concert parisien.
A peine a-t-on pénétré la salle que B.B entame les premières notes de Ca me Tourmente (ma nouvelle chanson préférée du dernier album, comme l’atteste le titre d’un de mes récents articles). S’en suit la si douce et mélancolique, Même si tu pars, qui me met au bord des larmes. La foule commence à s’animer sur Si tu suis mon regard, une ambiance plus lourde, comme ouatée se fait sur Night Shop. Entre les chansons Biolay s’adresse à nous, il donne l’impression de ne pas croire à ce qui lui arrive. Deux soirs à guichets fermés et une nouvelle date rajoutée avant d’entamer la tournée française, ça en impressionnerait plus d'un.

Benjamin Biolay au Casino de Paris.

L’enfant de Villefranche-sur-Saône donne tout ce qu’il a sur Lyon presqu’île, puis la voix est plus grave à la limite du tragique sur Chère Inconnue. On enchaîne sur le plus rythmé Prenons le Large, qui sonne comme un appel au voyage, puis retour au classique avec Dans la Merco Benz. Il nous interprète la si touchante Ton Héritage, pour sa fille qui a "le bon goût de préférer les Black Eyed Peas aux chansons de son papa". Ensuite c’est le moment des inédits avec La Vanité, chanson écrite à l’origine pour Juliette Greco, suivis de morceaux de ses premiers albums.


Le public chante à l'unisson sur La Superbe, en parfaite osmose avec Biolay qui donne tout ce qu’il a. Allant même jusqu’à s’allonger sur le sol, théâtral, tel la chanson. Qu’est-ce que ça peut faire?, L’espoir fait vivre, Assez parlé de moi et le si beau 15 septembre s'ensuivent.
Puis c’est le dernier morceau. Le morceau éponyme à l’album grâce auquel je l’ai découvert il y a maintenant cinq ans, A l’Origine. J’y vois comme un signe, naturellement. C’est la fin, Benjamin salue et s’éclipse. La salle applaudit, cri, siffle, tambourine, elle a toujours faim de lui.
Il se laisse désirer quelques interminables minutes avant de réapparaître pour chanter Négatif qu'il termine par une cover de Gorillaz. Padam sonne comme un cri du cœur. A chaque "pour que le monde entier m’acclame" il tend le micro vers le public, comme pour s’assurer qu’il ne rêve pas. Les Cerfs Volants ravi mon acolyte, c’est celle qu’il attendait depuis le début. C’est à nouveau l’heure de la fin, mais le concert ne pouvait s’achever sans le doux-amer Brandt Rapsodie. Puis un à un Biolay, puis les musiciens s’en vont, laissant un public qui en aurait voulu encore.
Toutes les bonnes choses ont une fin, malheureusement.

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