dimanche 28 février 2010

UNDER PARISIAN LIGHTS



Samedi soir, j’avais deux invitations pour l'unique projection en France de Under Great Northern Lights, le documentaire d’Emmett Malloy, consacré au White Stripes. La séance a lieu au Grand Rex et la projection se déroule dans ce qui ressemble d'avantage à une salle de théâtre qu'à un vulgaire cinéma.


La salle du Rex

Armées de popcorn et Coca nous sommes prêtes, mon buddy et moi, à savourer notre séance. On commence par quelques clips du groupe pour nous mettre dans l'ambiance: Conquest ou le clip d'une corrida atypique, le célèbre Icky Thump , Blue Orchid qui rappelle l'ambiance des films d'horreurs, le très visuel Hardest Button to Button et pour terminer l'incontournable Seven Nation Army. Les lumières se rallument et un petit monsieur en costume appelle Emmett Malloy (le réalisateur) et Mike Sarkissian (le producteur) pour une courte série de questions réponses.

Emmett Malloy (centre) et Mike Sarkissian (droite)

Enfin, le film peut commencer. Pendant une heure et demie on va suivre la tournée des White Stripes au Canada. Le film est très rythmé notamment grâce aux zooms rapides et plans serrés que se permet le réalisateur, traduisant toute l'énergie rock de Jack & Meg White. Les passages de concerts sont entrecoupés de brèves interviews entre le duo et un reporter ainsi que par les étapes dans toutes les villes qui ont parcourus. Beaucoup de noir, blanc et rouge –comme on pouvait s’en douter-, de beaux moments comme celui à la Nadian Legion Facility où Jack et Meg discutent avec des indiens et les nombreux concerts donnés à l’improviste (dans un bowling, sur une place, sur un bateau). Un bon moment qui s’achève par une magnifique chanson acoustique qui émeut Meg aux larmes. Un film à recommander donc, et qui donne envie de se replonger dans la discographie d’un groupe qui a dix ans, déjà.

COLDEST WINTER

Nanananère - La Superbe dédicacée, la consécration.

Tant d’espérance, ne pouvez qu’engendrer une déception.
Eh bien non. On dira que je ne suis pas objective, mais qui pourrait l’être face à autant d’amour en barre? Donc je ressitue -je sens bien que vous êtes un peu perdu- donc, mardi 9 février 2010, à 20h j’assistais au concert de… Benjamin Biolay.
Tout avait pourtant plutôt mal commencé pour moi en ce jour tant attendu. Nuit blanche la veille (ou le bonheur d'être insomniaque) suivie d’une journée de stage éreintante. Finalement je me débrouille pour sortir à 19h, pour avoir juste le temps de me rendre au Nouveau Casino mourir d’amour -noter ma tendance à être grandiloquente quand j’aime quelque chose-. Je m’y rends donc, me triturant le bout des doigts tant l’excitation commence à monter. J’arrive devant la salle, un peu étonnée du peu de monde et surtout de la tête des personnes qui entrent.
Trépignant d'impatience, j’appelle l’ami qui m’accompagne pour l’occasion -qui est en retard- et j’en profite pour me griller une dernière cigarette. Tout en fumant je regarde un peu autour de moi et une affiche attire mon regard: celle de la programmation du 9 février, ne mentionnant pas Biolay. Ni une ni deux, texto au dit ami qui me rit littéralement au nez pour m’apprendre qu’en effet je me suis lamentablement plantée. Le concert est, non pas au Nouveau Casino, mais au Casino de Paris. Qui est, au passage, à deux rues de mon taff… Je suis RA-VIE !

Le Casino de Paris, oui c'était plus logique finalement.

Bon ben, trajet dans l’autre sens, où je ne me triture plus les doigts mais les mange d’énervement. Sympa, mon pote me prévient, que le concert ne commence qu’à 21h et quelques, et qu’il a acheté des Schtroumpfs pour me redonner le sourire. Ca ne loupe pas, son geste me fait déjà esquisser un rictus. Sitôt devant la salle, on file se frayer un chemin parmi la foule venue acclamée Biolay pour son dernier concert parisien.
A peine a-t-on pénétré la salle que B.B entame les premières notes de Ca me Tourmente (ma nouvelle chanson préférée du dernier album, comme l’atteste le titre d’un de mes récents articles). S’en suit la si douce et mélancolique, Même si tu pars, qui me met au bord des larmes. La foule commence à s’animer sur Si tu suis mon regard, une ambiance plus lourde, comme ouatée se fait sur Night Shop. Entre les chansons Biolay s’adresse à nous, il donne l’impression de ne pas croire à ce qui lui arrive. Deux soirs à guichets fermés et une nouvelle date rajoutée avant d’entamer la tournée française, ça en impressionnerait plus d'un.

Benjamin Biolay au Casino de Paris.

L’enfant de Villefranche-sur-Saône donne tout ce qu’il a sur Lyon presqu’île, puis la voix est plus grave à la limite du tragique sur Chère Inconnue. On enchaîne sur le plus rythmé Prenons le Large, qui sonne comme un appel au voyage, puis retour au classique avec Dans la Merco Benz. Il nous interprète la si touchante Ton Héritage, pour sa fille qui a "le bon goût de préférer les Black Eyed Peas aux chansons de son papa". Ensuite c’est le moment des inédits avec La Vanité, chanson écrite à l’origine pour Juliette Greco, suivis de morceaux de ses premiers albums.


Le public chante à l'unisson sur La Superbe, en parfaite osmose avec Biolay qui donne tout ce qu’il a. Allant même jusqu’à s’allonger sur le sol, théâtral, tel la chanson. Qu’est-ce que ça peut faire?, L’espoir fait vivre, Assez parlé de moi et le si beau 15 septembre s'ensuivent.
Puis c’est le dernier morceau. Le morceau éponyme à l’album grâce auquel je l’ai découvert il y a maintenant cinq ans, A l’Origine. J’y vois comme un signe, naturellement. C’est la fin, Benjamin salue et s’éclipse. La salle applaudit, cri, siffle, tambourine, elle a toujours faim de lui.
Il se laisse désirer quelques interminables minutes avant de réapparaître pour chanter Négatif qu'il termine par une cover de Gorillaz. Padam sonne comme un cri du cœur. A chaque "pour que le monde entier m’acclame" il tend le micro vers le public, comme pour s’assurer qu’il ne rêve pas. Les Cerfs Volants ravi mon acolyte, c’est celle qu’il attendait depuis le début. C’est à nouveau l’heure de la fin, mais le concert ne pouvait s’achever sans le doux-amer Brandt Rapsodie. Puis un à un Biolay, puis les musiciens s’en vont, laissant un public qui en aurait voulu encore.
Toutes les bonnes choses ont une fin, malheureusement.

mardi 23 février 2010

TU FERAIS MIEUX DE NOUS PONDRE UN TRUC QUI MARCHE, MON GARCON


C’est du côté de L.A qu’est désormais la nouvelle scène musicale des Etats-Unis. Et ce n’est pas Local Natives qui saurait me contredire. Preuve s’il le fallait, même le très New-yorkais Julian Casablancas a choisi la West Coast pour enregistrer son album solo Phrazes for The Young. Mais revenons à nos moutons, nos cinq américains de Local Natives.

Dans leur premier album Gorilla Manor, les jeunes californiens nous invitent à une douce parenthèse durant les douze titres qui composent leur album. Déjà les comparaisons vont bon train: Fleet Foxes, The Dodos, Grizzly Bear ou encore Arcade Fire. Rien que ça!

A l’écoute de l’entêtant Gorilla Manor, on ne peut s’empêcher de s’imaginer sur une plage à tournoyer sur nous même, ébloui par une lumière diaphane. Que ce soit sur le doux Sun Hands, le rythmique Wild Eyes, la parfaite reprise de Warning Sign des Talking Heads ou le plus mélancolique Who Knows Who Cares, Local Natives nous prouve qu’ils ont déjà tout des grands.


En concert les garçonnets ressemblent un peu à Vampire Weekend. Je m'explique: des chemises à carreaux, de jolis minois, du bon son mais tout ça manque d'un soupçon de folie. Peut-être que les locaux de Canal + ne se prêtait pas à une prestation de sueur et de bière mais j'ai eu les mêmes échos de ceux qui les ont vu à la Maroquinerie le lendemain. J'espère que c'est juste le manque d'expérience qui les empêche de se lâcher et que les petits californiens prendront vite de la bouteille grâce aux multiples festivals auxquels y vont prendre part. C'est tout le mal qu'on peut leur souhaiter!

dimanche 21 février 2010

GOT TO GET BACK IN THE GAME



J'ai bien envie de vous raconter le concert de Biolay, Local Natives ou encore de The XX mais pour cela il faudrait que je prenne le temps de me pauser cinq minutes. Arrêter de flipper, cesser de craindre de n'être qu'une vaste blague, un simple cliché sans fond ni forme.

Pour la peine je vous envoie des coeurs et ces simples douceurs.


Le duo américan de Beach House qui n'en finit pas de monter -impossible de chopper une place pour leur courte escale à Paris à la Maroquinerie-:


Lover of mine - BEACH HOUSE


Nos quatre anglais de Late of The Pier nous revienne avec un morceau à vous donner le tournis, beware:



Best in the class - LATE OF THE PIER

lundi 8 février 2010

JE N'AI PAS LE COEUR JE N'AI QUE MA QUEUE

Les ballerines de Nathalie Portman dans Black Swan.

Impossible de ne pas en avoir entendu parlé du séisme qui a touché Haïti, tant on nous rabâche les oreilles sur le sujet. Habituellement je ne suis pas le genre à faire des appels aux dons, mais là je n'ai pas pu m'en empêcher, vous allez vite comprendre pourquoi.

De nombreux artistes tentent de rassembler de l'argent pourHaitï: que cela soit au travers d'un concert ou d'une chanson. C'est maintenant le tour de l'organisation Artists for Peace and Justice crée par Paul Haggis de leur venir en aide. Et c'est plus particulièrement Binki Shapiro -la chanteuse de Little Joy- qui s'y colle, en lançant une vente aux enchères pour l'occasion: Crafts For a Cause.


Le Tshirt customisé par Regina Spektor.

Son idée est simple: demander à tous ses amis artistes de customiser sacs & tshirts. Et ils sont déjà nombreux, et pas des moindre, à s'être retroussés les manches. Ainsi on retrouve: les ballerines de Nathalie Portman dans Black Swan -signée par l'actrice-, un tshirt d'Adam Green, un autre de Regina Spektor, un étoilé Robin Pecknold (Fleet Foxes), un sac customisé par Vampire Weekend et un dernier des Strokes. Pour la suite, on annonce déjà: Devendra Banhart, Spike Jonze, Sia, Le Tigre, The Mars Volta, The Black Keys et bien entendu Little Joy. Si ça ne vous met pas de étoiles dans les yeux, je ne sais pas ce qu'il vous faut!


Le sac des Vampire Weekend.

La vente se déroulera durant le mois de mars, vous pouvez suivre les nouvelles sur le twitter de la belle, et, pour plus d'informations sur le projet, cliquez ici. Pour une fois, que vous n'aurez pas à culpabiliser en dépensant de l'argent, en plus c'est pour la bonne cause!

mardi 2 février 2010

OUBLIEZ TOUTE CES CONNERIES SUR LES ARTISTES MAUDITS


Je n'aurai jamais cru que cela serait aussi fatiguant de revivre à Paris. Il y a toujours quelque chose à faire. Entre le vernissage d'un concept store/galerie, la soirée de promo d'une marque/dj à la mode ou un concert inmanquable, c'est à vous donner le tournis. Tant de choix au lieu de me ravir fini par m'oppresser et ne me donne qu'une envie: celle de me blottir au chaud chez moi à écouter les vieux vinyles de papa en me disant que c'était mieux avant.
Oui mais (malheureusement?) l'appel de la nuit est toujours le plus fort. On dormira quand on sera mort, hein? Alors ce soir encore, au lieu de rentrer sagement chez moi et savourer un bon repas en famille, je file au Scopitone découvrir un nouveau groupe clermontois: Mustang.

Derrière le nom de la célèbre Ford des années 60, dont tous nos grands-pères ont dû rêver pour emballer les filles, se cache un trio venu d'Auvergne. Je ne vous ferai pas la biopic du groupe car je n'ai pas l'intention de vous faire croire que je les suis depuis toujours. Non, pour être honnête j'ai découvert ce groupe grâce à un article de Voxpop. Ni une ni deux, je file sur leur myspace et m'aperçois qu'il passe à Paris deux jours plus tard. A l'occasion de leur "Paris Tour". Un aprem, trois concerts ou comment rentabiliser le passage à la capitale.

Stage oblige, je ne me rendrais qu'au dernier concert, au Scopitone donc. Annoncé pour 20h, le groupe ne débarquera pas avant 23h. Ce que je découvre en feuilletant la magazine Magic, sponsor de la soirée, qui nous a été gracieusement offert pour l'occasion. A 6 euros le verre ma patience est mise à rude épreuve. L'estomac sur les talons je m'éclipse avaler un wrap vapeur & un sundae au chocolat, fumer une dernière et clope et avant de m'en retourner au concert. A 23h15, les premières notes résonnent.
Jouant à fond la carte du rétro, la ressemblance avec le King est plus qu'entretenue. Notamment par Jean Felzine, le chanteur-guitare, qui arbore une banane savamment travaillée, qu'il ne manquera pas de repeigner sur scène. Durant une heure Mustang va nous embarquer à bord de leur cabriolet sillonné la route 66 ou la A71 (le nom de leur album). Le Scopitone se transforme alors en dinner d'antan et on est surpris de ne pas pouvoir commander de burger.
Le style du trio se veut rétro pour autant les membres du groupe ne manque pas d'énergie. On sent que c'est le troisième concert de la journée et qu'ils finissent par être rodés. Le son est clair, les textes souvent drôles et décalés comme le "bébé come back à la maison"ou la chanson Anne-Sophie. Réussisant au passage à rendre un prénom à tendance tradi-catho-coincée en un synonyme de débauche ou au moins d'appel à la luxure. C'est donc une très jolie surprise que ces clermontois m'ont offert en ce froid mois de janvier.
Vous pouvez écouter l'intégralité de l'album ici.

PS: j'ai ma place pour LCD Soundsystem et ça, ça n'a pas de prix.