Un nom à coucher dehors, une pop enchanteresse, un humour décapant, voilà la formule magique des six lillois de Roken Is Dodelijk. Après un EP, The Terrible Things, dit "du matin", qui est, après vérification, en effet parfait pour vous mettre de bonne humeur pour la journée, on attend avec impatience leur premier album, prévu pour mai. Entretien téléphonique, entrecoupé de fous rires avec Jérôme Voisin, le chanteur du groupe.
Roken Is Dodelijk (Fumer c'est mortel, en néerlandais) c'est pour être sûr que personne n'arrive à retenir votre nom ou c'est un trip défoncé à Amsterdam en voyant votre paquet de clopes?
Non, on s'est juste dit que ce serait bien de trouver un nom qui permette de faire un suicide commercial, c'était parfait!
Etant tous originaires de Lille (mise à part un qui vient de Lens), vous pensez quoi de la scène lilloise actuelle?
C'est super vivace, il y a beaucoup de styles de musiques différents qui sont représentés et du coup il y a vraiment beaucoup de gens qui font de la musique à Lille. Je crois que je ne connais pas beaucoup de gens qui n'en font pas en fait.
Une journée type pour Roken Is Dodelijk?
On se réveille vers 19h, on prend une douche et à 19h30 on va au bar (rires). Non, non, déjà elles sont différentes pour chacun puisqu'on est six dans le groupe et qu'on ne fait tous la même chose tous les jours, comment décrire une journée type? Faut mentir? Personnellement je passe beaucoup de temps à bidouiller sur mon ordinateur des nouveaux morceaux, on passe pas mal de temps avec Jérôme, le guitariste du groupe, pour composer des nouveaux morceaux et travailler sur les projets en cours. Ça se passe beaucoup dans un caleçon dans un salon!
J'ai entendu dire que l'album avait été enregistré en trois semaines en Bretagne, dans une ferme abandonnée, tu confirmes?
Ce n'est pas une ferme abandonnée, c'est un corps de ferme qui est utilisé parfois par une salle de concert, vers Carray, qui s'appelle le Bacardi, je ne sais plus le nom de la ville (Callac, ndlr). Ils se servent de ce corps de ferme pour loger des groupes, on avait entendu parler de cet endroit et après avoir visité d'autres lieux en Bretagne, on a choisi celui là. Le but c'était de passer trois semaines un peu en autarcie pour enregistrer quelque chose. Donc on était dans ce grand corps de ferme avec plein de chambres qu'on a transformé en studio, on est venu avec tout le matériel, il y avait une chambre avec la batterie, une chambre avec la guitare, une autre avec les claviers, une autre avec les voix, c'était assez marrant on dormait au milieu du matériel.
L'enregistrement s'est passé comment, vous aviez déjà tout préparé ou vous avez laissé de la place à de l'impro?
On a travaillé avec un réalisateur qui est Fred Avril, qui lui a fait pas mal de choses différentes, il a sorti deux albums chez F Communications, le label de Laurent Garnier, plus électro, il a fait des BO de films, notamment le court métrage « Music for One Apartment and Six Drummers », qui s'appelle Sound Of Noise, primé au festival de Stockholm, il a eu le prix de la meilleure BO. On a travaillé avec lui pendant toute une période auparavant, pour préparer l'enregistrement. On a sélectionné une vingtaine de morceaux, puis le nombre c'est réduit au fur et à mesure . Sur les trois semaines on a fait une semaine où on finalisait ensemble les derniers arrangements, les structures des morceaux et les deux dernières semaines, on a enregistré comme des stakhanovistes, on se levait vers 10h et couchait vers 5h du mat, pendant trois semaines donc c'était un peu physique. On a tout enregistré en condition live, il y a quelques prises qui sont refaites après, par exemple des arrangements de claviers ou de voix mais la base du truc on ne voulait pas que ce soit quelque chose de fait prise par prise avec un clic, mais vraiment avoir un jeu de groupe.
Entre votre dernier EP, The Terrible Things, et votre album à venir, quelles vont être les différences majeures? Sachant que deux morceaux de The Terrible Things seront sur l'album.
La production est un peu différente, sur l'EP il y a cinq titres qui ont été mixé par nous à la maison, donc on a laissé beaucoup d'erreurs, d'imperfections avec lesquelles on a joué. Fred Avril lui, dans sa méthode de mix est beaucoup plus clair et beaucoup large, donc c'est déjà la différence entre les deux titres qui sont sur l'EP et les autres. C'est un son un peu différent, plus péchu que sur l'EP.
Oui, car vous aviez décrit le son de l'EP comme une musique du matin.
Voilà. On avait deux titres de l'album qu'on avait pris pour cet EP et on a essayé de construire quelque chose de cohérent autour de ces deux titres. On s'est dit que c'était une direction qui nous intéressait, ça c'est ce qu'on peut mettre le matin pour se réveiller, pour partir du bon pied dans la journée. Je pense que c'est quelque chose qui parle à plein de gens, après ça ne se traduit pas dans la même musique pour tout le monde, il y a des gens qui n'écoutent pas du tout ce genre de musique le matin mais en tout cas pour nous c'était le genre de disque que l'on souhaiterait pour commencer une journée.
Pourquoi chanter en anglais?
Pour moi c'est quelque chose d'assez naturel et je n'ai jamais vraiment écouté de musique chantée en français. Pour moi l'imaginaire musical est beaucoup plus lié à la langue anglaise, j'ai déjà tenté d'écrire en français et ce n'est pas naturel. J'ai l'impression que le sens limite beaucoup la musicalité en français, on doit faire beaucoup plus attention aux sens des paroles en dehors de la musique, ce qui n'est pas le cas en anglais, où les mots en eux mêmes attirent la musique, c'est à dire qu'il y a une rythmique dans les mots qui est déjà mélodieuse. Alors que les intonations et les mots en français sont monocordes à la base, même s'ils sont plus variés, plus précis, je trouve que c'est plus dur de jouer avec avec justesse. Il y a des gens qui le font très bien, mais chez nous ce n'est pas très naturel de chanter en français.
Si je fais un parallèle entre vous, Roken Is Dodelijk, les Bewitched Hands et Arcade Fire tu vois le lien ou je suis complètement à côté de la plaque?
Le point commun c'est qu'on est beaucoup sur scène avec une fille dans le groupe. On aime bien tous également s'exprimer en live, avoir quelque chose d'un peu chorale, comme tout le monde chante, dans la manière d'aborder les lives il y a quelque chose de commun, après sur disque c'est quand même très différent.
Quels sont vos influences, à six elles doivent être nombreuses mais celles sur lesquelles vous vous rejoignez?
On a déjà discuté de ça tous ensemble parce qu'un jour on nous a demandé « quels sont les cinq CDs que vous avez en commun? », et on s'est rendu compte qu'on a pas cinq CDs en commun! Moi par exemple, j'écoute pas énormément de musique différente, j'aime beaucoup les crooners ou les groupes acapellas, Jay aime bien Neil Young, Guiguite c'est une sorte de boulimique de musique qui écoutera plus de disques dans sa vie que j'écouterai de chanson, c'est très varié.
Justement si tu avais un album (mis à part le votre) que tu attendais en 2011 ce serait lequel et pourquoi?
L'album de Roken va vraiment être... Non, pour 2011 j'espère que nos copains de Baden Baden vont sortir leur album. Eux pour le coup, il y a une vraie trajectoire parallèle, ce sont nos potes à la base, ils ont commencé un peu après nous mais en gros j'avais présenté mon pote Lardon, à Eric, le chanteur et leur bassiste c'est un super pote de notre bassiste. On est très proche, on fait des choses en commun parfois, donc ça serait très bien que l'année prochaine ils sortent un album en même temps que nous comme ça on pourra faire plein de tournées ensemble.
Votre prochain c'est avec eux en plus, non?
Oui, on fait un showcase à la Fnac le 20 et le 27 janvier au joue avec eux, c'est cool ça fait longtemps qu'on a pas joué ensemble. Je crois que la dernière c'était à Paris à l'OPA il y a 2/3 ans, donc oui je suis super content.
Arrivez-vous à vivre de votre musique?
Oui on arrive à vivre comme des cochards! (rires) C'est clair que le rapport au temps qu'on y passe et l'argent qu'on gagne c'est pas énorme mais on se consacre principalement à ce projet.
La scène: kiffe ou stress?
On est jamais stressé avant de monter sur scène, c'est vraiment quelque chose qui est assez naturel. Ça fait un bout de temps que l'on tourne ensemble donc on se connait bien, c'est vraiment un kiffe pour nous, sinon on ne ferait pas ça.
Non, on s'est juste dit que ce serait bien de trouver un nom qui permette de faire un suicide commercial, c'était parfait!
Etant tous originaires de Lille (mise à part un qui vient de Lens), vous pensez quoi de la scène lilloise actuelle?
C'est super vivace, il y a beaucoup de styles de musiques différents qui sont représentés et du coup il y a vraiment beaucoup de gens qui font de la musique à Lille. Je crois que je ne connais pas beaucoup de gens qui n'en font pas en fait.
Une journée type pour Roken Is Dodelijk?
On se réveille vers 19h, on prend une douche et à 19h30 on va au bar (rires). Non, non, déjà elles sont différentes pour chacun puisqu'on est six dans le groupe et qu'on ne fait tous la même chose tous les jours, comment décrire une journée type? Faut mentir? Personnellement je passe beaucoup de temps à bidouiller sur mon ordinateur des nouveaux morceaux, on passe pas mal de temps avec Jérôme, le guitariste du groupe, pour composer des nouveaux morceaux et travailler sur les projets en cours. Ça se passe beaucoup dans un caleçon dans un salon!
J'ai entendu dire que l'album avait été enregistré en trois semaines en Bretagne, dans une ferme abandonnée, tu confirmes?
Ce n'est pas une ferme abandonnée, c'est un corps de ferme qui est utilisé parfois par une salle de concert, vers Carray, qui s'appelle le Bacardi, je ne sais plus le nom de la ville (Callac, ndlr). Ils se servent de ce corps de ferme pour loger des groupes, on avait entendu parler de cet endroit et après avoir visité d'autres lieux en Bretagne, on a choisi celui là. Le but c'était de passer trois semaines un peu en autarcie pour enregistrer quelque chose. Donc on était dans ce grand corps de ferme avec plein de chambres qu'on a transformé en studio, on est venu avec tout le matériel, il y avait une chambre avec la batterie, une chambre avec la guitare, une autre avec les claviers, une autre avec les voix, c'était assez marrant on dormait au milieu du matériel.
L'enregistrement s'est passé comment, vous aviez déjà tout préparé ou vous avez laissé de la place à de l'impro?
On a travaillé avec un réalisateur qui est Fred Avril, qui lui a fait pas mal de choses différentes, il a sorti deux albums chez F Communications, le label de Laurent Garnier, plus électro, il a fait des BO de films, notamment le court métrage « Music for One Apartment and Six Drummers », qui s'appelle Sound Of Noise, primé au festival de Stockholm, il a eu le prix de la meilleure BO. On a travaillé avec lui pendant toute une période auparavant, pour préparer l'enregistrement. On a sélectionné une vingtaine de morceaux, puis le nombre c'est réduit au fur et à mesure . Sur les trois semaines on a fait une semaine où on finalisait ensemble les derniers arrangements, les structures des morceaux et les deux dernières semaines, on a enregistré comme des stakhanovistes, on se levait vers 10h et couchait vers 5h du mat, pendant trois semaines donc c'était un peu physique. On a tout enregistré en condition live, il y a quelques prises qui sont refaites après, par exemple des arrangements de claviers ou de voix mais la base du truc on ne voulait pas que ce soit quelque chose de fait prise par prise avec un clic, mais vraiment avoir un jeu de groupe.
Entre votre dernier EP, The Terrible Things, et votre album à venir, quelles vont être les différences majeures? Sachant que deux morceaux de The Terrible Things seront sur l'album.
La production est un peu différente, sur l'EP il y a cinq titres qui ont été mixé par nous à la maison, donc on a laissé beaucoup d'erreurs, d'imperfections avec lesquelles on a joué. Fred Avril lui, dans sa méthode de mix est beaucoup plus clair et beaucoup large, donc c'est déjà la différence entre les deux titres qui sont sur l'EP et les autres. C'est un son un peu différent, plus péchu que sur l'EP.
Oui, car vous aviez décrit le son de l'EP comme une musique du matin.
Voilà. On avait deux titres de l'album qu'on avait pris pour cet EP et on a essayé de construire quelque chose de cohérent autour de ces deux titres. On s'est dit que c'était une direction qui nous intéressait, ça c'est ce qu'on peut mettre le matin pour se réveiller, pour partir du bon pied dans la journée. Je pense que c'est quelque chose qui parle à plein de gens, après ça ne se traduit pas dans la même musique pour tout le monde, il y a des gens qui n'écoutent pas du tout ce genre de musique le matin mais en tout cas pour nous c'était le genre de disque que l'on souhaiterait pour commencer une journée.
Pourquoi chanter en anglais?
Pour moi c'est quelque chose d'assez naturel et je n'ai jamais vraiment écouté de musique chantée en français. Pour moi l'imaginaire musical est beaucoup plus lié à la langue anglaise, j'ai déjà tenté d'écrire en français et ce n'est pas naturel. J'ai l'impression que le sens limite beaucoup la musicalité en français, on doit faire beaucoup plus attention aux sens des paroles en dehors de la musique, ce qui n'est pas le cas en anglais, où les mots en eux mêmes attirent la musique, c'est à dire qu'il y a une rythmique dans les mots qui est déjà mélodieuse. Alors que les intonations et les mots en français sont monocordes à la base, même s'ils sont plus variés, plus précis, je trouve que c'est plus dur de jouer avec avec justesse. Il y a des gens qui le font très bien, mais chez nous ce n'est pas très naturel de chanter en français.
Si je fais un parallèle entre vous, Roken Is Dodelijk, les Bewitched Hands et Arcade Fire tu vois le lien ou je suis complètement à côté de la plaque?
Le point commun c'est qu'on est beaucoup sur scène avec une fille dans le groupe. On aime bien tous également s'exprimer en live, avoir quelque chose d'un peu chorale, comme tout le monde chante, dans la manière d'aborder les lives il y a quelque chose de commun, après sur disque c'est quand même très différent.
Quels sont vos influences, à six elles doivent être nombreuses mais celles sur lesquelles vous vous rejoignez?
On a déjà discuté de ça tous ensemble parce qu'un jour on nous a demandé « quels sont les cinq CDs que vous avez en commun? », et on s'est rendu compte qu'on a pas cinq CDs en commun! Moi par exemple, j'écoute pas énormément de musique différente, j'aime beaucoup les crooners ou les groupes acapellas, Jay aime bien Neil Young, Guiguite c'est une sorte de boulimique de musique qui écoutera plus de disques dans sa vie que j'écouterai de chanson, c'est très varié.
Justement si tu avais un album (mis à part le votre) que tu attendais en 2011 ce serait lequel et pourquoi?
L'album de Roken va vraiment être... Non, pour 2011 j'espère que nos copains de Baden Baden vont sortir leur album. Eux pour le coup, il y a une vraie trajectoire parallèle, ce sont nos potes à la base, ils ont commencé un peu après nous mais en gros j'avais présenté mon pote Lardon, à Eric, le chanteur et leur bassiste c'est un super pote de notre bassiste. On est très proche, on fait des choses en commun parfois, donc ça serait très bien que l'année prochaine ils sortent un album en même temps que nous comme ça on pourra faire plein de tournées ensemble.
Votre prochain c'est avec eux en plus, non?
Oui, on fait un showcase à la Fnac le 20 et le 27 janvier au joue avec eux, c'est cool ça fait longtemps qu'on a pas joué ensemble. Je crois que la dernière c'était à Paris à l'OPA il y a 2/3 ans, donc oui je suis super content.
Arrivez-vous à vivre de votre musique?
Oui on arrive à vivre comme des cochards! (rires) C'est clair que le rapport au temps qu'on y passe et l'argent qu'on gagne c'est pas énorme mais on se consacre principalement à ce projet.
La scène: kiffe ou stress?
On est jamais stressé avant de monter sur scène, c'est vraiment quelque chose qui est assez naturel. Ça fait un bout de temps que l'on tourne ensemble donc on se connait bien, c'est vraiment un kiffe pour nous, sinon on ne ferait pas ça.
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