MAIN SQUARE FESTIVAL
Main Square Festival 2009
Douze concerts, huit amis, deux jours, un festival: Main Square Festival, le 3 et 4 juillet 2009, le bonheur pur et simple.
Comment vous décrire ces 48h où l'alcool aura coulé à flots au son de Phoenix, Lily Allen, Kanye West, Yuksek, Birdy Nam Nam, The Expatriate, Ghinzu, Gossip, Bloc Party, Kaiser Chiefs, Placebo et The Crookers?
Tout commence dans le TER nous emmenant à Arras, qui même s'il ne dure que quarante minutes, nous semble une éternité. Une fois sur place et la sécurité passée, nous nous dirigeons vers le devant de la scène. Très étonnés par le peu de monde que l'affiche du vendredi a ramené, on se rassure en se disant que nous verrons bien mieux comme ça. Nous nous rapprochons au maximum afin de profiter comme il se doit de mon groupe préféré du moment, Phoenix. A peine cinq minutes d'attente et les voilà sur scène. Premières notes et à la surprise générale, ils ont osé, ils commencent leur concert par Lisztomania!
Phoenix, Main Square Festival, 2009.
Incroyable, nous n'en revenons pas (apparemment ils le font à tous leur concert, mais nous mettons quand même 15 minutes à nous en remettre). La foule est hystérique. Bon d'accord, surtout notre bande de zoulous et nos babyrockers de voisins, mais l'ambiance est lancée. S'ensuivent les classiques tels que Consolation Prizes ou Run run run et à nouveau Lisztomania, boostée pour l'occasion. Impensable, incroyable, ils osent encore, l'ambiance se propage dans toute la foule. Nous sentons que les petits versaillais on pris du poil de la bête en se permettant de remanier à loisir les chansons des anciens albums afin de leurs donner plus de pêche sur scène. Un ou deux slams plus tard et le concert est déjà fini, mais quel concert... Ce festival s'annonce haut en couleurs.
Slam dans la foule, malgré l'interdiction, Main Square Festival 2009.
C'est à présent au tour de Lily Allen. Cette dernière électrise la foule plus par sa tenue affriolante (haut noir transparent et minishort en jean) que par sa prestation qui nous laisse un peu sur notre faim. Elle est là pour nous présenter son dernier album, « It's not me, It's you », et notamment le célèbre et controversé Fuck You. La chanteuse a certes changé de look depuis « Alright Still » mais côté concert elle ne semble pas avoir beaucoup appris, aux vues de sa prestation un peu simple.
Lily Allen, Main Square Festival 2009.
Longue pause avant la tête d'affiche de la soirée Kanye West. Notre petit groupe est de plus en plus survolté, or Kanye West ne nous laissera aucun souvenir. Ou plutôt si, celui d'avoir eu un très bon show visuel mais, pour le reste, il repassera. Pourtant le petit prodigue américain a tout donné, un jeu de lumières à faire pâlir Versailles, des jeunes femmes nues peintes d'or, mais l'alchimie ne prend pas. Vient le tour de Yuksek, que nous ne connaissions pas ou très peu, qui se débrouille très bien, seul sur scène et parvient à faire danser toute la foule avec un son dynamique. Malheureusement nous n'assisterons pas à Birdy Nam Nam car le dernier train nous appelle déjà. On remerciera l'organisation plus tard... Les fêtards termineront la soirée en boîte au Supermarket, où malgré l'annulation de l’after Behind the Square, un autre lot de DJs est programmé pour Behind the Horse (What Planet Is This?/ Sexual Earthquake In Kobe/ Canblaster/ Sam Tiba/ Myd/ Nez Pales). Remplaçant au pied levé Late of the Pier/ Yuksek/ Sebastian/ Boys Noys, nos DJs nordistes ont tout de grands. L'avenir le dira, mais ils commencent à faire leur petit bonhomme de chemin, au plus grand bonheur de nos oreilles et de nos soirées.
Réveil difficile le lendemain. Bière, clope : la journée peut commencer. Toujours en mode festival. Puis vient l'heure de se préparer dans, avouons le, une certaine torpeur. L'heure tourne, nous ratons le premier train et nous nous mettons en route pour le second. En réalité le premier train a été annulé donc aucun regret (pardon The Expatriate) mais nous nous dépêchons en prévision de la foule qui va tenter de prendre le seul et unique train pour Arras de l'après-midi. Un mac do englouti et nous arrivons à Arras.
On reconnaît deux types de festivaleux: ceux qui ont tout donné hier et vont s'affaler près des stands à l'ombre afin de récupérer de maigres forces. Et ceux (plus sages?) qui tiennent encore grâce à la programmation du jour. Nous nous apprêtons à entrer dans le premier groupe (pardon Ghinzu) quand soudain, éclair de génie, c'est à Gossip de passer.
Ni une, ni deux nous sautons sur nos jambes encore engourdies de la veille et jouons des coudes afin de nous approcher au plus près du show de Beth Ditto. Beaucoup plus de monde que vendredi soir. Aussi, impossible de dépasser le vingtième rang. Tant pis, on voit tout de même bien la scène et on est dans l'axe de l'écran géant. Beth arrive sur scène dans un justaucorps digne de la tenue de Madonna par Jean-Paul Gaultier et une coupe courte style new wave. J'ajouterais que les cameramen du festival ne sont pas très sympas avec la pauvre Beth et ne cessent de faire des gros plans sur la cellulite de ses cuisses. Ce n'était vraiment pas la peine, même nous du vingtième rang nous la voyons très bien. Mais là n'est pas l'important, nous ne sommes pas venus pour parler régime! Concert sans fausse note mais sous une chaleur de plomb, ce qui explique que nos chers voisins n'aient pas été suffisamment hystériques à notre goût, notamment sur Jealous Girls, Heavy Cross (seul titre de son nouvel album qu'elle ait joué) ou le maintenant classique Standing in the way of control. Et surtout grosse rigolade pendant le concert quand Beth nous explique qu'elle a mal aux pieds, qu'il lui faut des « socks » ou « chaussettes » (en français dans le texte, ndlr). Il faudra tout de même qu'elle s'y reprenne à dix reprises avant qu'un assistant daigne lui en apporter une paire. L'histoire ne serait pas drôle si elle s'arrêtait là. Il s'agit maintenant à la chanteuse de mettre ces fameuses chaussettes. Sans perdre son sang froid, Beth coince son micro entre ses seins tonitruants et se met à nous reprendre What's Love Got To Do With It de Tina Turner ... en mettant ses chaussettes!
Beth Ditto et ses désormais fameuses chaussettes, Main Square Festival 2009.
Ouais, normal, la classe quoi. Une fois cette scène rocambolesque passée, le show continue, Beth rampe de la scène afin de descendre dans la foule qui l'acclame. Il ne faut pas moins de cinq vigiles pour aider la gente demoiselle à y parvenir, sans beaucoup de grâce il faut bien l'avouer. Et la bête de scène qu'est Beth Ditto se met à chanter au cœur même du public, sert dans ses bras, entre ses deux missiles un jeune ado, qui ne s'en remettra probablement jamais. Du show, toujours du show, du spectacle comme on en demande. Une pause s'impose entre elle et Bloc Party. Mes jambes sont de plus en plus faibles, il fait chaud sous le soleil du nord.
Bloc Party met du temps à arriver et surtout jusqu'au dernier instant nous ne savons pas quel groupe va jouer, à nouveau on remerciera l'organisation plus tard... Puis quelques notes, du très reconnaissable morceau, Helicopter, nous font courir au plus près de la scène. Tant et si bien que nous voilà au premier rang! Bien à droite certes, mais tout de même, le premier rang pour Bloc Party, où que l'on soit situé, on ne crache pas dessus. Le concert est carré, les tubes phares sont joués (Banquet et le récent Mercury). Nous avons même eu le droit à un inédit. Le chanteur, Kele Okereke, a perdu toute once de timidité et on ressent le plaisir qu'il a d'assumer son rôle de leader. Il en vient même à alpaguer les « lucky bastards » aux fenêtres, notamment une jeune fille qui danse au balcon avec sa guitare. Bon concert, bonne ambiance, la soirée s'annonce sous de bons auspices.
Kele Okereke, Bloc Party, Main Square Festival 2009.
Quelques verres d'eau distribués par la sécurité plus tard voici venir Kaiser Chiefs. Connus pour leur musique de stade ou rock de pompier comme le diraient certains, Kaiser Chiefs a un show taillé pour la grand place d'Arras. Et personnellement j'ai adoré! Enfin un spectacle, un vrai, digne de son nom. Nous assistons à la performance d'un Ricky Wilson survolté, qui saute partout, qui s'assoit sur les barrières le séparant de son public pour deux chansons, qui escalade une échelle sur scène pour voir la taille de la foule. D'aucuns diront qu'il en fait trop mais pour une fois qu'on a un groupe qui se démène sur scène, qui est heureux d'être là et qui sait faire passer cette sensation, je dis BRAVO. Sans doute mon concert préféré du festival. Kaiser Chiefs partis et déjà la foule se resserre, les fans de Placebo (oui il en existe encore et beaucoup aux vues du nombre de coups de coudes que nous nous sommes pris).
Kaiser Chiefs, Main Square Festival 2009.
A présent on ne rigole plus, les photos sont interdites, sous peine de regards noirs du vigil qui ressemble de plus en plus à un pitbull qu'autre chose. A peine entrés sur scène et la foule est déjà captivée par le trio d'anges noir. La lumière blanche contraste avec la noirceur des tenues et les rend comme irréels. C'est le nouveau venu Steve Forrest, qui impressionne par sa fougue et qui donne un rythme nouveau à Placebo.
Le chanteur Brian Molko parle à plusieurs reprises avec le public, en français dans le texte, on sent que l'envie de remonter sur scène et de partir en tournée n'a jamais été aussi grande. Les classiques sont joués mais remis au goût du jour grâce à la basse: Special K, Meds mais également le tout nouveau Battle for the Sun que tout le monde connaît déjà par coeur. Nous n'attendions rien de particulier de ce concert et ce fut donc une très agréable surprise. Pour finir The Crookers, qui avec un nom pareil ne pouvait être qu'un énième groupe de rock mais qui en réalité fut un DJ set. Parfait pour finir cette journée et puiser dans nos dernières ressources avant de rentrer exténués mais HEU-REUX!
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